Résister à "l'esprit de guerre"
L'esprit de résistance, de rébellion, et de désobéissance
Novembre 1943, Grenoble
Explosion de la caserne de Bonne (Grenoble)
Préambule
Poème
Le lent cortège défile
Et se répand dans la ville,
Près de deux milliers de manifestants
Viennent braver l'occupant.
Ils accentuent le malaise
En chantant "La Marseillaise",
Affirmant leur incroyable défi
Sous le nez de l'ennemi.
Résistance intense,
Grenoble est debout !
Novembre quarante-trois,
Elan d'espérance
D'un avenir fou.
Dans la tourmente
Et l'épouvante,
Pour les victimes
S'ouvre l'abîme.
Novembre quarante-trois,
Mois teinté de rouge,
De sang grenoblois.
L'étau nazi se resserre,
L'aigle englobe dans ses serres
Tous ceux qui ont osé lui faire front :
Il faut laver cet affront !
On malmène les cohortes,
On arrête et on déporte,
L'horreur des camps se profile déjà,
Beaucoup n'en reviendront pas.
La Saint-Barthélemy grenobloise est une série d'arrestations et de crimes perpétrés du 25 au 29 novembre 1943 par une équipe de miliciens lyonnais, à l'encontre des principaux responsables de la Résistance à Grenoble…
Dans un élan que ravive
Cette fureur répressive
Les collabos frappent ici et là,
Pleuvent les assassinats.
Impitoyable est la lutte,
On torture, on exécute,
Les Résistants paient un très lourd tribut,
Mais ne seront pas vaincus.
Ils se sont couverts de gloire
Et sont entrés dans l'Histoire,
Souvenir aujourd'hui acheminé
Au-delà du Dauphiné.
Combattants discrets et nobles,
Ils ont valu à Grenoble
En raison de leur remarquable action
Cette haute distinction.
Résistance intense,
Grenoble est debout !
Novembre quarante-trois,
Elan d'espérance,
Liberté au bout !
Instants magiques,
C'est fantastique,
Vraie récompense,
Renaît la France !
Novembre quarante-trois,
Honneur au mois rouge,
Au sang grenoblois.
Immigrés dans la Résistance en Creuse
Monument aux morts, Combeauvert (23)
Préambule
La Résistance porte en elle des valeurs universelles dont témoigne la place décisive des étrangers dans la lutte contre l'oppression nazie et fasciste. Beaucoup de ces immigrés qui vivent en France en 1940 sont des réfugiés qui ont fui les régimes autoritaires et racistes de l'Europe, et sont d'autant plus disposés à les combattre.
Figure incontournable de la Résistance dans notre département, Marc PARROTIN a composé un poème en hommage à ceux qui ont combattu en Creuse.
Poème
ou par de grands dangers dus à leurs convictions ;
Ils ont fui leur pays, le fascisme et la guerre
et se sont établis au cœur de la Nation.
ou pauvres paysans et carriers italiens,
ou combattants républicains de Catalogne,
réfugiés de Serbie, exilés autrichiens.
pour gagner chaque jour le pain de leurs enfants.
Par un labeur ingrat, à la terre ou la mine,
ils se sont intégrés dans un peuple accueillant.
ils se sont engagés, nombreux, dans la Légion ;
puis, après la débâcle, en la Grande Tourmente,
ils ont subi la traque et la persécution.
et connu la prison et la Déportation,
les combats du Maquis, de Paris, de Provence,
et, pour les survivants, notre Libération.
les Espagnols José, Francisco et Ramon
avec leur chef Miguel Lopez, le compagnon
qu’on appelait Vidal au camp du bois des Loges.
Sont tombés le sept juin en attaquant Guéret.
Schimberg, du Luxembourg, a subi le supplice
à Combeauvert de Janaillat, deux jours après.
et Barbosa, le Portugais, à Montluçon.
Colomb fut massacré au Thouraud de la Feyte
Et la jeune Kravitch en fuyant Aubusson.
et tous les disparus dans les camps allemands ;
S’ils n’ont pas de tombeaux où déposer des roses,
il nous reste leurs noms gravés aux monuments.
Marc PARROTIN
Les Justes
Assemblage de dessins illustrant Alfred DREYFUS avant et après sa condamnation ; Madame DREYFUS en arrière-plan.
Préambule
Dans la France de PÉTAIN, des lois détruisant les valeurs républicaines furent dirigées contre les Juifs. Mais là encore il se trouva des hommes et des femmes d'exception qui, au péril de leur vie, recueillirent et aidèrent ces personnes en danger.
Grâce à ces actes de résistance, les trois-quarts des Juifs menacés de mort purent être sauvés en France. Petit-neveu du capitaine DREYFUS, Yves DUTEIL nous explique qui sont "Les Justes" – ainsi nomme-t-on ces sauveurs :
L'un d'entre eux, André Trocmé, pasteur du village du Chambon-sur-Lignon (Haute-Loire) où furent abrités 5 000 Juifs, dont de nombreux enfants, déclarait : "Nous ignorons ce qu'est un Juif, nous ne connaissons que des hommes."
Depuis 1964, le Mémorial de Yad Vashem, à Jérusalem (Israël), a attribué la médaille de "Juste parmi les Nations" à 20 000 personnes en Europe.
Pour chacun, un arbre est planté à Jérusalem, dans l'allée des Justes. A Paris, le 14 juin 2006, pour rendre hommage aux 2 700 Justes de France, le Mur des Justes a été inauguré au Mémorial de la Shoah, où sont gravés les noms des 76 000 Juifs de France déportés pendant la seconde guerre mondiale. Mais beaucoup de Justes restent encore anonymes."
Poème
En ces temps de malheur où, dans toute l'Europe,
Les nazis conduisaient les enfants d'Israël
Vers les fours crématoires,
Des êtres d'exception, valeureux philanthropes,
Combattirent en chœur ces actes démentiels
Qui ternissent l'Histoire.
Les Justes… les Justes…
Ils n'étaient pas organisés,
Mais d'un mouvement spontané
Ils s'employèrent à aider
Les persécutés par milliers…
Les Justes… les Justes…
Certains de leurs aïeux périrent aux galères,
Guerres de religion en étaient le motif,
Quand vint l'Edit de Nantes…
Mais on le révoqua, les traques perdurèrent…
Hier les Huguenots et aujourd'hui les Juifs,
Dans la même épouvante !
Les Justes… les Justes…
Bien que d'horizons différents,
Parpaillots, athées ou croyants
Refusèrent d'un seul élan
Le massacre des Innocents,
Les Justes… les Justes…
Leur combat se voulait avant tout pacifique.
Point de champs de bataille où tonnent les canons,
Point non plus de fusils !
Et l'on vit s'opposer aux forces diaboliques
(Comme ce fut le cas au Chambon-sur-Lignon)
Les armes de l'Esprit.
Les Justes… les Justes…
Ils connaissaient chaque recoin
De leur région, chaque chemin,
Et agissaient main dans la main
Pour la conspiration du Bien,
Les Justes… les Justes…
Au mépris du danger, des troupes hitlériennes,
Des suppôts de Pétain et de la Gestapo,
Cependant vigilants,
Les Justes du pays abusèrent sans haine,
Des villages creusois aux fermes du Plateau,
L'ennemi triomphant.
Les Justes… les Justes…
Sereinement, jour après jour,
Sans que ne déviât leur parcours,
Prenant la violence à rebours,
Ils dispensèrent leur amour,
Les Justes… les Justes…
On n'a point oublié ces hommes et ces femmes
Repoussant la Shoah, au péril de leur vie,
Et à Jérusalem
L'Etat israélien entretient une flamme
Où les sauveurs des Juifs se trouvent réunis :
L'Institut Yad Vashem.
Les Justes… les Justes…
En ce siècle de déraison
Où se multiplient les tensions
Et s'exaspèrent les passions
Songeons aux Justes des Nations
Aux Justes…. les Justes.
Jean-Michel Auxiètre
RÉSISTANCES
Hommage aux Résistants
Jean MOULIN
Hommage aux résistants, Préambule
Inspecteur d'Académie retraité, chargé de mission au ministère de l'Éducation Nationale et boursier de l'UNESCO, Yvan GERMAIN était une des figures les plus représentatives de la résistance creusoise. Il fut, en 1943, chef de la section de commandement du secteur de Bourganeuf. Homme d'action et de terrain, mais aussi poète à ses heures, il commit, sur la Résistance, d'excellents textes qu'hélas il n'a pas souhaité divulguer. Il disait "qu'il eût été indécent d'écrire son nom dans la poussière des amis morts au combat". Il nous a toutefois confié un de ses écrits qu'il a enregistrés lui-même, afin que les maquisards et les hommes de l'ombre soient célébrés par un des leurs.
Ecoutons, dit par son auteur, ce poème d'Yvan GERMAIN :
Gloire à tous
Déjà, comme un miracle infini de la plaine,
Souffle sur les sillons la vigoureuse haleine
Qui berce la blondeur sommeillante des blés.
Passent dans les regards des maîtres de domaines.
Sous les porches ombreux où frémissent des chaînes,
La voix des angélus réfléchit ses clartés.
Pour étouffer le mal ! Pour que le cœur des mères
Ne se déchire plus ! Pour sécher le marais !
A ceux dont le sang neuf féconda l'emblavure,
Gloire à ceux qui sont morts pour que vive la paix !
Préambule et poème
Lucie AUBRAC
Résistante française pendant la Seconde Guerre Mondiale
Résistants de la 2ème guerre Mondiale dans la région d'Huelgoat
Poème
La Gestapo rôdait dans les longs couloirs sombres
Où l'on pouvait entendre hurler les suppliciés.
Une brute casquée projeta hors de l'ombre
Sur les manteaux de cuir un homme ensanglanté.
Ils l'emmenèrent au camion
Qui les attendait dans le froid.
Cela se passait à Lyon
Durant l'année quarante-trois.
Jean Moulin ne fit pas long feu en Allemagne.
Torturé, il ne put supporter le transfert.
On l'avait dénoncé. Du fond de leur campagne,
Ses amis résistants, prompts, se mobilisèrent…
Et ils traquèrent l'occupant
De dynamitage en maquis,
De leur famille s'échappant
Pour que soit libre leur pays.
Un élan de révolte animait les consciences.
Œil pour œil, dent pour dent, dure loi du talion !
Les nazis, plus que tout, du mal avaient la science,
Et sublimaient l'horreur, défiant la raison.
Georges Guingouin, Lucie Aubrac,
Marc et Yves Tolédano
Et tous les réfractaires, en vrac,
Ne connurent point de repos.
Se présentaient parfois, en ces temps misérables
Où sévissaient de front tortionnaires et salauds,
Des éléments de cœur, des hommes remarquables,
Rebelles aux ordres fous, échappés du troupeau.
L'armée allemande vit rouge
Quand elle sut que le Père Alfred,
Le fameux "Franciscain de Bourges"
Aux résistants venait en aide.
On ne peut, pour autant, se bercer de chimères.
De tels soldats, hélas, ne courent pas les rues !
On répète souvent que les hommes sont frères,
Oui, mais le lendemain, ils se tirent dessus…
Les combattants qui, chaque jour,
Laissent leur vie dans ces bourbiers
Disent au monde que l'amour,
L'amour seul, pourrait nous sauver...
Cependant dans le monde perdure le manège,
Au fond de leur cachot des résistants périssent
Pour avoir prononcé – ultime sacrilège –
Ce seul mot : "Liberté !", enjeu du sacrifice…
Jean-Michel AUXIÈTRE
Une voix venue de Londres
Pierre BOURDAN
Une voix venue de Londres, Prologue
Il fut également correspondant de guerre auprès de la 2ème DB du général LECLERC et participa, le 25 août 1944, à la libération de Paris, après avoir été fait prisonnier à Rennes par une arrière-garde ennemie et s'être évadé du convoi allemand qui le transportait.
Député de la Creuse puis de Paris, ministre de la Jeunesse, des Arts et des Lettres et chargé des services de l'Information, il rétablit la liberté de la presse, supprimant "l'autorisation préalable" et garantissant l'indépendance économique des entreprises de presse.
Dans le domaine des arts et des lettres, il institua "l'aide à la première pièce" en faveur des auteurs dramatiques.
Il mourut prématurément à l'âge de 39 ans, au cours d'une promenade en mer.
Son passage en Creuse est marqué par l'appellation du lycée de Guéret et d'un studio de "France Bleu Creuse" qui portent son nom, ainsi que la statue érigée au village du Bourg-d'Hem."
Poème
Musique composée par les collégiens de Françoise-Dolto
Le Général GIRAUD, le Président ROOSEVELT, le Général De GAULLE et le Premier ministre CHURCHILL à Casablanca
Poème
Sur les bords de la Creuse, à deux pas de Guéret,
Se niche, dans un cadre authentique et discret,
Le Bourg d’Hem, village éponyme,
En souvenir duquel un certain Pierre Maillaud,
Journaliste, écrivain et homme de radio,
Prit le nom comme pseudonyme.
2
A diverses reprises, enfant, adolescent,
Celui qui, bien plus tard, deviendra Pierre Bourdan
Hôte, dans l’ancien presbytère,
De Raymond Christoflour, un ami du papa,
Parmi les membres de sa famille coula
Des jours heureux qui le marquèrent.
3
Brillant, intelligent, actif et cultivé,
Doté d’une très forte personnalité
Et d’un bel esprit d’entreprise,
Le jeune journaliste de l’Agence Havas
Abandonna Paris où il manquait d’espace,
Préférant Londres et la Tamise.
4
Puis la guerre éclata et l’on vit le pays
Plier sous les assauts de la botte nazie,
Esclave devenait la France.
Gamelin renonçait .Pétain capitulait.
A Londres, Churchill et de Gaulle organisaient
Conjointement la Résistance.
5
Dans l’espoir d’éveiller un sursaut national,
Pierre Bourdan conforta l’appel du Général
- Dix-huit juin mil neuf cent quarante -
De la phrase et du verbe exprimant tout le poids,
Jonglant avec les mots et modulant sa voix
Face aux critiques aberrantes.
6
En effet, dans la France soumise, Bourdan
Et autres exilés n’étaient que dissidents
Coupables de planque et de fronde,
Et bien des braves gens se trouvaient dérangés
Par "la voix des Français qui parlent aux Français"
Et par cette guerre des ondes.
7
On devait, il est vrai, faire très attention
Avant de s’engager et d’entrer dans l’action,
La répression était féroce.
Faire de la Résistance n’avait rien d’anodin,
On pouvait échouer à Buchenwald demain,
Ce n’était pas un jeu de gosses.
8
Malgré tout, l’audience crût à la B.B.C.
" Le poison londonien " intoxiqua Paris et,
Et sans affectation aucune,
Rivalisa avec les radios allemandes,
Les hommes de Vichy, toutes les propagandes
Qui soutenaient la peste brune.
9
Dans les années quarante-deux quarante-trois,
L’ennemi tout-puissant taillait la part du roi,
Mais Pierre Bourdan et ses confrères,
Maurice Schumann, Duchêne, Oberlé, Jean Marin,
Dac, Lefèvre et Borel, vilipendant Pétain,
Ne se laissèrent point distraire.
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La diffusion des " sanglots longs des violons"
Annonça l'imminence du jour le plus long.
L’occupation cédait, par bribes.
Pierre Bourdan rejoignit la division Leclerc
Et devint illico correspondant de guerre,
Serviteur de la France libre.
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Intrépide, il affronta des péripéties,
Des dangers qui faillirent lui coûter la vie,
Puis rejoignit la capitale.
Derniers combats au sein de la 2e D.B.,
Reportage émouvant sur Paris libéré
Et sur l’Allemand qui détale.
12
Pierre Bourdan, ce grand chantre de la liberté,
En retrouvant la Creuse deviendra Député
D’une incomparable droiture.
Vivement encouragé par Edouard Herriot,
Il prêta son talent à différents journaux
Qui s'arrachaient sa signature.
13
Puis, en tant que Ministre, sa remarquable action
Déverrouilla le monde de l'Information
Qu'une censure sans faiblesse
Soumettait à l'autorisation préalable.
Bourdan la supprima, rétablit, intraitable,
La vraie liberté de la presse.
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Par un jour de malheur sa barque chavira,
Mais jamais son trou dans l'eau ne se referma,
N'en déplaise à Dame Faucheuse.
Ici, son souvenir ne s'est point estompé :
Il y a sa statue, son buste, son lycée,
Son studio à France-Bleu Creuse…
Jean-Michel AUXIÈTRE
Adolfo KAMINSKY
Adolfo KAMINSKY
Ballade pour Adolfo Kaminsky, Préambule
Durant trente ans, il exécutera ce méticuleux travail de faussaire pour de nombreuses causes, en apparence contradictoires, mais jamais pour son propre intérêt et toujours en rapport avec de profondes convictions humanistes.
La Résistance, l'émigration clandestine des rescapés des camps avant la création d'Israël, le soutien au FLN, les luttes révolutionnaires d'Amérique du Sud, les guerres de décolonisation d'Afrique, l'opposition aux dictateurs d'Espagne, du Portugal et de Grèce, sont autant de combats pour lesquels il s'est engagé, au risque de sa vie et au prix de nombreux sacrifices.
Décoder les silences, percevoir entre les notes de ses récits monocordes ce qu'il ne dit pas avec des mots, comprendre les paraboles et trouver les messages enfouis sous les successions d'anecdotes qui ont rempli mes cahiers.
Et il m'a fallu parfois le regard des autres sur lui pour comprendre ses choix, sa vie de faussaire, de clandestinité, ses engagements politiques, son incompréhension de la société et des haines qui l'encombrent, sa volonté de bâtir un monde de justice et de liberté."
Adolfo KAMINSKY dans son laboratoire
Poème
C'est l'occupation.
Les talons des soldats vert-de-gris
Martèlent les ponts.
Une mallette à la main,
L'homme glisse sans bruit
Et poursuit son chemin
Singulier dans la nuit,
Sa complice.
Contrôlé dans le métro,
Le cœur battant très fort
Devant le collabo,
Il a frôlé la mort,
Le supplice…
Apeuré, il se retrouve au fond
De son atelier,
Parmi les encres et les tampons
Et les faux papiers.
Celui qui, dans la clandestinité,
Fit de sa vie une superbe affaire :
Aider et sauver les persécutés.
Ce résistant de l'ombre n'avait,
Pour tout armement,
Qu'un talent généreux qui servait
Son art exigeant.
L'implacable identité
Menait droit au bourreau.
Ceux qui étaient visés
Devaient changer de peau
Au plus vite,
Et dénicher le sauveur,
Le trafiquant de noms
Qui, malgré ses frayeurs,
Créerait les conditions
De leur fuite.
Si tous les réchappés de l'horreur,
Par enchantement,
Pouvaient témoigner de leur bonheur,
Quel remerciement…
Pour Adolfo Kaminsky, le faussaire,
Celui qui, dans la clandestinité,
Fit de sa vie une superbe affaire :
Aider et sauver les persécutés.
L'ampleur du combat que,
Durant trente longues années,
Kaminsky mena.
Avec de faux documents
Mais une vraie ferveur
Il contra les tyrans,
Sinistres dictateurs
Bellicistes,
Et soutint les opprimés
A coups de faux tampons
Et de faux libellés
Mais de vraies convictions
Humanistes.
Son travail souterrain s'inscrivit
Dans un idéal
De justice et de liberté qui
Endigua le mal.
C'est Adolpho Kaminsky, le faussaire,
Celui qui, dans la clandestinité,
Fit de sa vie une superbe affaire :
Aider et sauver les persécutés.
Mûrit ce destin,
De parler de ce passé normand,
Russe et argentin.
Celle qui s'y employa
Et aligna les mots
Se prénomme Sarah,
La fille d'Adolfo
(Bel hommage !)
Que cet homme de vertu
Restât sans vérité,
Ignoré, inconnu,
Anonyme, eût été
Fort dommage.
Son parcours éclairera les jeunes générations
Qui se souviendront et de son œuvre et de son nom.
Jean-Michel AUXIÈTRE
COMBATTRE POUR UNE FRATERNITÉ
Penser... Résister... Militer... Agir...
Le DALAÏ LAMA (1935), chef temporel et spirituel des Tibétains depuis 1950,
Prix Nobel de la Paix en 1989 pour avoir œuvré constamment à la résolution
du conflit sino-tibétain par la non-violence.
"Si, dans le monde entier, les chefs d’État se rappelaient que nous sommes tous des êtres humains, notre planète en serait transformée."
Dalaï Lama
Abdennour BIDAR (1971), philosophe et essayiste
"Je plaide pour que nous donnions à la fraternité la dignité politique qui lui revient, c’est-à-dire pour que nous installions enfin la fraternité dans une grande institution républicaine."
Abdennour BIDAR
« Combattantes de l’ombre »
Vidéo : Femmes dans la guerre d'Algérie : portrait de deux combattantes de l’ombre…
Combattantes de l'ombre
Georges-Emmanuel CLANCIER (1914-2018), écrivain et poète, porte-voix privilégié de la Résistance littéraire.
Durant la deuxième guerre mondiale, G.E. CLANCIER appartient à cette génération d’écrivains qui se regroupent en revues pour organiser la « résistance de l’esprit » et de l’humain face à la barbarie.
La revue Fontaine, du poète Max-Pol FOUCHET, basée à Alger, est avec Poésie 41 de Pierre SEGHERS et Confluences de René TAVERNIER, un des porte-voix de la Résistance littéraire.
Georges-Emmanuel CLANCIER
Alain ROUDIER
Gérard PALLEAUX
"Éduquer à la Paix pour résister à l’esprit de guerre"
Edgar MORIN
Article Tribune du Monde du 20 octobre 2012
https://www.lemonde.fr/idees/article/2016/02/07/peut-on-prevenir-la-formation-du-fanatisme_4860871_3232.html